dilluns, 15 d’octubre del 2012

LETTRE D'UN EX-VOYAGEUR A UN AMI SÉDENTAIRE


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Vue panoramique sur le Port de Palma ,
de Porto Pi a Sagrera, 
du milieu de XIXè siècle

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Sédentaire par devoir, tu crois, mon cher François, qu'emporte pas le fier et capricieux dada de l'indpendence, je n'ai pas connu de plus ardent plaisir en ce monde que celui de traverser mers et montaignes, lacs et vallées. Helàs !  mes plux beuaux, mes plus doux voyages, je les ai faits au coin  de mon feu, les pieds dans la cendre chaude et les coudes appuyés sur les bras râpés du fauteuil de ma grand'mère. J e ne doute pas que tu n'en fassse d'aussi agéables et de plus poétiques mille fois : c'est pourquoi  je te conseile de ne pas trop regretter ton temps, ni ta peine, ni tes sueurs sous les tropiques, ni tes pieds glacés sur les palines neigeuses du pôle, ni les affreuse tempêtes essuyées sur mere, ni les attaques de brigands, ni aucun des dangers, ni aucun des fatigues que tous les soirs tu affrontes en imagination sans quitter tes pantoufles, et sans autre domange que quelques brûlure de cigares à la doublure de ton porpoint.
        Pour te réconcilier avec la privation d'espace réel et de mouvement physique, je t'envoie la relation du dernier voyage que j'ai fet hors de France, certain que tu me plaindras plus que tu ne me envieras, et que tu troveras trop chèrment achetés quelques élans d'admirations et quelques heures de ravissement dsiputésà la mauvaise fortune.
         Cette relation, déjà écrite, depuis un an , m'a valu de la part des habitants de Majorque un diatribe des plus fulminantes et des plus comiques. Je regrette qu'elle soit trop longue  pour êttre publiée ä la suite de mon récit; car le ton dont elle est conçue et l'aménité de sreproches qui m'y sonty adressés confirmairaient mes assertions sur l'hospitalité, le gout et la délicatesse des Majorquins à l'égard des étrangers. Ce serait  une pièce justificative assez curieuse : mais qui pourrait la lire jusqu'au bout? Et puis, s'il y a  de la vanité et de la sottiseà publier les compliments qu'on reçoit, n'y en aurait-il pas peu-être plus encore, par le temps qui court, à faire bruit des injures dont on est l'objet ?
        Je t'en fait donc grâce et me bornerai à te dire, pour compléter les détails que je te dois sur cette  naïve population majorquine, qu'apres avoir la ma relation, les plus habiles avocats de Palma, au nombre de quarante, m'a-t-onn dit, se réunirent pour composer à frais communs d'imaginations un terrible factum contre l'écrivain immoral qui s'était permis de rire de leur amour pour le gain et de leur sollicitude pour l'éducation du porc. C'est le cas de dire avec l'autre, qu'à eux tous ils eurent de l'esperit comme quatre.
         Mais laissons en paix ces bonnes gens, si échauffés contre mois; ils ont eu les temps de se calmer, et moi celui d'oublier leur façon d'agir, de parler et d'écrire. Je ne me rappelle plus,  de ce beau pays, que les cinq ou six personnes dont l'accueil obligeant et les manières affectueses seront toujours dans mon souvenir comme une compensation et un bienfait du sort. Si je ne les ai pas nommées,ce parce que je ne me considère pas comme un personage assez important pour les homorer et les illustrer par ma reconnaissance, mais je suis sûr ( et je crois l'avoir dit dans le courant de mon rêcit ) qu'elles auront gardé aussi de moi un souvenir amical qui les empêchera de se croire comprises dans mes irréréverencieuses moqueries, et de douter des mes sentiments pour elles.

               Je ne t'ai rien dit de Barcelone, où nous avons passé quelques jours fort remplis avant de nous embarquer pour Majorque. Aller par mer de Port-Vendres à Barcelone, par un beau temps et un beau bateau à vapeur, est un promenade charmante.Nous commençâmes à retrouver sur le rivage de Catalogne l'air printanier qu'au mois de novembre nous venions de respirer à Nimes, mais qui nous avait quittés à Perpignan; la chaleur de l'été nous attendait à Majorque. A Barcelone une fraîche brise de mer tempérait un soleil brillant, et balayait de tout nuage les bastes horizons encadrés au loin de cimes tantôt noires et chaves, tantôt blanches de neige. Nous fîmes un excursion dans la campagne, non sans que les bons petits chevaux andalous qui nous conduisiaent eussent bien mangé l'avoine, afin de pouvoir, en cas de mauvaise rencontre, nous ramener lestement sous les murs de la citadelle.
                   Tu sais qu'à cette époque (1838) les factieux parcouraient tout ces pays par bandes des vagabondes, coupant les routes, faisant invasion dans les villeset villages, rançonnant jusqu'aux moindres habitations, élisant domicile dans les maisons de plaisance jusqu'à une demi-lieue de la ville, et sortant à l'improviste du creux de chaque rocher pour demandes aux voyageur la bourse ou la vie.
                          Nous nous hardâmes cependant jusqu'à  plusieurs lieues au bord de la mer, et ne rencontrâmes que des détachements de christinos qui descendaient à Barcelone. On nous dit que c'étaient les plus belles troupes de l'Espagne; c'étaient d'assez beaux hommes, et pas trop mal tenus pour des gens qui viennent de faire campagne; mais hommes et chevaux étaient si maigres, les un avaient la face si jaune et si hâve, les autres la tête si basse et les flancs si creusés, qu'on sentait en les voyant le mal de faim.
                            Un spectacle plus triste encore, c'était celui des fortifications élevées autour  des moindres hameaux  et devant les ports sèches, une tour crénelée grande  et épaisse comme un nougat  devant chaque porte, ou bien de petites murailles à meurtrières autour de chaque toit, attestaient qu'aucun habitant de ces riches campagne ne se cryait en sûreté. En bien des endroits , ces petites fortifications ruinées portaient les traces récentes de l'attaque et de la défense.
                      Quand on avait franchi les formidables et immenses fortifications de Barcelone, je ne sais combien de porte, de ponts-levis, de poternes et de remparts, rien n'annonçait plus qu'on fût dans une ville un guerre. Derrière une triple enceinte de  canons, et isolée du reste d'Esapgne par le brigandage et la guerre civil, la brillante jeunesse se promenait au soleil sur le rambla, longue alée plantée d'arbres et des maiosons comme nos boulevards: les femmes, belles, gracieuses et coquettes, occupées uniquement du pli de leurs mantilles et du jeu de leurs éventails; les hommes occupés de leurs cigars, riant, causant, lorgnant les dames, s'entretenant de l'opéra italien, et ne paraissant pas se douter de ce qui se passait de l'autre côté de leurs murailles. Mais quand la nuit était venue, l'opéra fini, les guitares éloignées, la vile livrée aus vigilantes promenades des sérénos, on n'entendait plus, au milieu du bruissement monotone de la mer, que les crits sinistre des sentinelles, et des coups de feu, plus sinistre encore, qui, à intervalles inégaux, partaient, tantôt rares, tantôt précipités, des plusieurs points, soit tour à tour, soit spontanément, tantôt bien loin, parfois bien près, et toujours jusqu'aux premières lueurs du matin. Alors tout rentrait dans le silence pendant une heure ou deux, et les bougeois semblaient dormir profondément, pendant que le port s'éveillait et que le peuple de mamelots commençait à s'agiter.
                   Si aux heures du plaisir et de la promenade on s'avisait de demander quels étaient ces bruits étrange et effrayants de la nuit, il vous était répondu en souriant que cela ne regardait personne et qu'il n'était pas prudent de s'en informer.
                




Port de Barcelone
S.XIX

                    

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avant-
propos
de
l'auteur
-
a
l'origine
-

Un hiver
a
majorque

(

Editorial Clumba ,
Palma de Mallorca

MCMLXVIII

)

de
George Sand



pseu-
dònim
de
l'escriptora francesa
Aurore Dupin

( Paris 1804-Nohant 1876 )

Baronessa de Dupedant

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